Exposition Le Beau Siècle, présentée au musée des Beaux-Arts et d’Archéologie.
Mai 1674. Louis XIV assiste en personne à la prise de Besançon. La vieille ville libre, enfin conquise, devient capitale de la province de Franche-Comté. Commence une période exceptionnelle de cent vingt ans, au cours de laquelle l’activité économique, démographique, politique, religieuse se développe et crée les conditions d’un essor sans précédent de la production artistique. Ponctuellement documentée jusqu’ici, cette vitalité artistique envisagée en tant qu’écosystème est le point de départ de l’exposition Le beau siècle.
L’historiographie montre qu’à Besançon la recherche s’est essentiellement concentrée, pour le XVIIIe siècle, sur certains bâtiments et quelques noms, trois architectes – Claude-Nicolas Ledoux, le plus célèbre, Alexandre Bertrand, Jean-Charles Colombot – et trois artistes, le sculpteur Luc Breton et les peintres Melchior Wyrsch et Gaspard Gresly. Aucune approche globale n’a été tentée jusqu’ici, aucune exposition consacrée aux enjeux de cette période pourtant déterminante dans l’histoire de Besançon, dont les habitants dépendent encore largement aujourd’hui dans leur cadre de vie quotidien.
Aussi l’ambition de l’exposition est-elle de montrer l’originalité de cette période et de sa production, ses lignes de force
principales, d’en montrer la complexité aussi : pourquoi autant de noms d’artistes et si peu d’œuvres ? Quelles sont les
principales innovations, les archaïsmes apparents ? Comment les œuvres, les artistes et leurs commanditaires relient-ils une ville relativement excentrée à Paris mais aussi à l’Italie et, dans une moindre mesure, aux Flandres ? Que disent les projets et réalisations artistiques et architecturales de la francisation voulue de la province et de sa capitale ?